Les mardis de la montagne

Écrire la montagne

Soirée littéraire et gourmande...

mardi 8 février 2011, par Marie Cavalière

La montagne plus difficile à raconter qu’à pratiquer...

Parler de la montagne côté livres, c’est l’approche culturelle qu’ont souhaité aborder mardi les co-organisateurs Club Alpin Français d’Albertville, Librairie des Bauges et Maison des Jeux olympiques lors de la soirée littéraire et gourmande intitulée « Ecrire la montagne ».


Et c’est à la Maison des Jeux dont il a fallu pousser les murs que, après un sympathique buffet de produits locaux proposé par "Les saveurs de nos Fermes", Vincent Rolland a ouvert la soirée en accueillant trois auteurs : Fabrice Lardreau, romancier, auteur de Versants intimes (Ed Arcadia / Club alpin français), Yves Ballu, écrivain, historien de l’alpinisme, et Yves Paccalet, écrivain, philosophe et naturaliste, cédant ensuite la main à Luc Monge journaliste pour une soirée d’échanges littéraires.
Mille et unes manières d’aborder littérature et montagne tout à tour exprimées par les auteurs et leurs sources d’inspiration comme celle d’Yves Paccalet précisant qu’il n’a jamais aimé la montagne pour y faire des voies mais exprimant avec conviction l’idée de l’avoir investie pour son histoire humaine, relatant quelques souvenirs d’une montagne symbole de liberté, de misère et d’héroïsme. Un paradoxe du point de vue de l’auteur de Versants intimes précisant que dans la série de portraits qu’il a réalisés, ceux des plus grands alpinistes n’ont pas été les plus faciles. Pas facile non plus pour Yves Ballu de faire un choix sur son livre préféré, « le livre que j’écris ne m’appartient plus à partir du moment où il sera lu » en espérant entrer en communication avec ses lecteurs.
Raconter la montagne c’est aussi la limite des mots et la difficulté de trouver des personnes qui ont à la fois marqué l’histoire et eu le talent pour la relater. Citant l’un des rares alpinistes comme Walter Bonatti qui a su conjuguer de la plus belle manière, littérature et montagne, tous s’accordent à dire qu’écrire la montagne, c’est écrire l’indicible. Le temps des représentations de la montagne du XVIIIème siècle est révolu, dragons et imaginaires présentés par Yves Ballu ont laissé la place à quelques parallèles de l’auteur comme la tauromachie et l’alcoolisme qui ont interpellé tout de même public et auteurs. Suspendus aux lèvres des histoires racontées tour à tour par les écrivains comme les pages d’un livre tournées, le public nombreux mardi soir s’est laissé emmené par l’histoire de la montagne, une histoire d’hommes dans laquelle chacun à trouvé sa place.

Marie Cavalière

Ecrire la montagne