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Le comité départemental FFCAM rencontre une délégation de sénateurs

jeudi 5 décembre 2013, par Denis Plaze

Jean Pierre Saint Germain, président du comité départemental FFCAM Savoie, assisté de Denis Plaze en charge de la protection de la montagne ont été auditionnés le jeudi 5 décembre par une délégation de sénateurs conduite par André Vairetto, en charge de « toiletter » la loi montagne. Ce fut l’occasion de présenter six propositions qui constituent les priorités d’action de la FFCAM.

Le droit doit pouvoir s’appliquer…

La France possède un arsenal juridique important en faveur de la protection de la nature de manière générale, de la montagne en particulier (gestion de l’eau, bruit, circulation des engins motorisés, protection des espaces naturels…). Avant de légiférer à nouveau, il est nécessaire que ces lois s’appliquent, qu’elles ne soient pas détournées, de nombreux contentieux, de nombreuses alertes des associations de protection de la nature portent sur la stricte application de la loi.

La culture de la concertation doit être priorisée…

Les procédures contentieuses, le plus souvent auprès du tribunal administratif ne sont pas une finalité pour nos associations. Elles sont coûteuses, les procédures sont complexes et longues, elles génèrent un gaspillage que nous souhaitons éviter. Même si ces dernières années les tribunaux nous ont donné le plus souvent raison, nous préférons une démarche constructive de concertation afin de rechercher des solutions « gagnant/gagnant ». L’exemple récent de l’accord passé avec la commune de la Rosière atteste l’intérêt de cette démarche alternative. Cependant force est de constater que celle-ci a été facilitée car la commune avait vu la décision UTN concernant l’équipement du sommet de Montvalezan annulée par le Tribunal Administratif de Grenoble. En particulier nous souhaitons être consultés sur les SCOT (Schémas de Cohérence Territoriaux) en cours d’élaboration, ceux-ci définissant les aménagements futurs et exonérant les aménageurs de procédure UTN (Unités Touristiques Nouvelles).

Développer une culture alternative au « tout aménagement »

Sur ce point la FFCAM est très claire, certains aménagements sont nécessaires et contribuent à la richesse des territoires et au maintien des populations grâce aux activités économiques induites Cependant les espaces naturels, la montagne en particulier n’ont pas vocation à être systématiquement aménagés. Nos pays développés, de plus en plus urbains, ont besoin « d’espaces de respiration ». Dès lors la question de « l’appartenance des territoires est posée ». Les espaces naturels ne sont pas seulement la propriété de ceux qui les habitent mais une propriété collective au bénéfice des générations d’aujourd’hui et de demain. Ces espaces ont une valeur patrimoniale d’une richesse infinie. Cette question a été omni présente dans les débats concernant les chartes des Parcs Nationaux, celui de la Vanoise en particulier.

Prioriser les politiques de rénovation de l’immobilier de montagne

Les pratiques menées par les stations de sports d’hiver en matière immobilière est une fuite en avant. Dopée par des politiques de défiscalisation, elles consistent à toujours plus construire pour rentabiliser les investissements dans les remontées mécaniques. Nous soutenons fortement les pratiques alternatives consistant à rénover l’immobilier obsolète, à « réveiller les lits froids », pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Combattre toutes les formes de bruit en montagne

Les atteintes à l’environnement sous forme de bruit excessif sont multiples : circulation d’engins à moteur, hélicos, avions, nouveaux « loisirs » (la folie douce) sont en constante augmentation. La législation existante est peu appliquée. Nous soutenons l’idée de création de zones de tranquillité.

Favoriser l’accès à la montagne des jeunes générations

Les politiques touristiques d’accès à la montagne ne peuvent être basées que sur les publics à très fort pouvoir d’achat, l’accès à la montagne d’été et d’hiver doit être reconnu comme étant un droit pour tous. En particulier il est nécessaire de favoriser la découverte ainsi que la fréquentation de la montagne aux jeunes générations qui seront les pratiquants de demain. Cela passe par un plan ambitieux en faveur des classes de découvertes, des classes vertes et des classes de neige.