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17èmes PIOLETS D’OR (oscar de l’alpinisme)

Walter Bonatti fait ses adieux à l’alpinisme

en présence de Roland Bellot-Champignon

samedi 9 mai 2009, par Marie Cavalière

Les Piolets d’Or sont un évènement majeur dans l’histoire de la montagne. Ils rassemblent les acteurs internationaux des plus belles ascensions de l’année réalisées sur les sommets de la planète. En plaçant la 17e édition des Piolets d’or, sous le signe du mythique Walter Bonatti, ses organisateurs ont exprimé les valeurs qu’ils souhaitaient privilégier : un alpinisme engagé, pur, léger et sans moyens artificiels.

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Walter Bonatti : Piolets d’Or 2009

Il n’y avait donc pas de plus belle occasion pour la légende vivante des alpinistes que de choisir de tirer sa révérence, au pied de sa montagne préférée, le Mont Blanc, où le camp de base des piolets d’or avait été installé entre Chamonix et Courmayeur capitales historiques et mondiales de l’alpinisme. Walter Bonatti ne change pas, à 79 ans, le mythique alpiniste italien, a gardé son caractère trempé et son intransigeance. Quarante-cinq ans après avoir mis fin à sa carrière d’alpiniste extrême par un magnifique exploit dans le Cervin, il a en quelques mots annoncé qu’il mettait fin à sa vie publique. Content d’avoir participé à cette grande fête de l’alpinisme, il a reçu le piolet d’or récompensant sa carrière ; Il quitte ainsi la vie publique fidèle à ses seules convictions intimes qui aujourd’hui lui dictent silence et retrait.

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Piolets d’Or 2009

A la conquête de Bonatti
Comme Bonatti lors de son ascension aux piliers des drus, Roland Bellot-Champignon a eu, le temps de cette soirée, le monde dans son sac. Un état de grâce que rien ni personne ne pouvait l’empêcher de retrouver à nouveau l’alpiniste rencontré pour la première fois le 2 août 2008. De grandes étreintes, des tapes amicalement soutenues sur l’épaule de son idole, il est venu jusqu’à lui pour rendre hommage à sa carrière, partageant sa vision de la montagne qui représente aussi bien pour l’un que pour l’autre, avant tout l’occasion de vivre des aventures, dénuées de toute reconnaissance.

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Roland Bellot avec Walter Bonatti

La lecture, en italien, d’un extrait magnifique de l‘un de ses livres a rappelé que pour Bonatti, l’alpinisme a toujours été un moyen d’accéder à son moi intime, un outil d’introspection, et la solitude, un « amplificateur d’émotions ».

Plus tard, par la voix de Rossana sa compagne, Walter rappellera à Roland que sa vie aura été comparable à deux lignes droites tracées dans le linceul des Grandes Jorasses, desquelles il ne fallait pas sortir, faute de trouver la mort. Cette rigueur, il l’a transposé dans sa vie quotidienne comme étant le seul moyen d’atteindre ses objectifs. La salle était comble ce vendredi 24 avril, représentée par le monde de la montagne local, national et international. Mais peu de gens ont su que ce soir là il y avait aussi une histoire toute simple, une histoire d’amitié teintée d’admiration pour ce personnage vivant replié sur ses émotions. Le premier piolet d’or aura définitivement claqué la porte à l’alpinisme, ouvrant à Walter Bonatti la voie d’une existence qui n’aura plus besoin de justifications. Il aura alors peut-être trouvé la paix intérieure pour raconter à Roland en toute simplicité les montagnes de sa vie.

Marie Cavalière